La Fondation DK
Quand
le remède devient le poison.
Depuis la création
de la Fondation à la fin des années 1990, nous recevons des emails nous
demandant d’expliquer pourquoi Benjamin Creme dit que Maitreya est ici,
à Londres, dans un corps physique, attendant de déployer un programme
d’enseignement mondial. Ma réponse sera toujours la même :
C’est à vous de demander à M.Creme pourquoi il dit ceci. Je ne peux répondre
à sa place.
Si toutefois,
la véritable question est pourquoi la Fondation DK reste centrée sur
2012 et ne transmet pas également cet attrayant message, alors je peux
l’expliquer et vais le faire dans cet article final sur le monde astral.
Il y a deux
raisons principales :
La première
est que la Fondation DK a un tâche différente à réaliser. Nous
cherchons à encourager chacun à se centrer sur ce que nous pouvons faire
maintenant ;
ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes et comment nous pouvons nous préparer pour 2012.
L’habitude
d’attendre est bien établie dans la culture spirituelle occidentale, et
l’attente peut devenir un prétexte spirituel très acceptable à
l’inertie. Si l’on veut qu’elle soit utile d’un point de vue
spirituel, l’expérience de l’attente doit être traitée
intelligemment, sinon – involontairement – on fera partie de ceux qui
entravent le développement de la conscience par notre non productivité.
Sur le plan astral, c’est bien connu, « les beaux jours sont pour
demain ».
Au sein de la
Tradition Théosophique, nous avons été encouragés par la Hiérarchie
à envisager de façon adulte l’idée suivant laquelle – à
intervalles réguliers – l’Intelligence que nous appelons Maitreya
adombre des instructeurs qui s’incarnent afin de faire face aux besoins
de l’époque. Leur apparition ne va pas constituer un événement style
« clou du spectacle », le moment historique où Tout va Bien
Aller . Plus exactement, ils joueront leur rôle dans le déroulement
du plan : ils arriveront puis ils partiront et la tâche consistant
à développer la conscience se poursuivra.
Les choses étant
ainsi, il ne s’agit pas de choisir entre telle ou telle alternative
concernant la venue de Maitreya et les événements de 2012. C’est la
personnalité qui pense en termes de choses bonnes ou mauvaises et crée
un telle polarité. C’est aussi la personnalité qui accapare avidement
au bénéfice de soi et répond à toutes les attentes en plaçant ce
qu’il y a de meilleur hors contexte et hors du temps , ceci afin
d’obtenir des adhérents.
S’il y eut
jamais une époque appropriée pour une autre intercession de Maitreya,
c’est certainement celle où l’humanité va se réorganiser à tous
les niveaux après 2012.
La deuxième
raison est que le message de M.Creme est un message de sixième rayon
transmis par un personne en qui le sixième rayon est fort. C’est un
message qui – en insistant sur le lien entre l’oeuvre future de
Maitreya et celle accomplie à travers Jésus Christ, tente de faire faire
machine arrière à la spiritualité, la faisant régresser vers l’ère
des Poissons. C’est un message hors du temps, l’écho d’un message
donné dans un autre âge et qui, nourri de désir ardent, résonne encore
sur le plan astral. Teinté de sentimentalité et
incitant les gens à s’attacher à l’idée que nous devons
attendre que quelqu’un vêtu façon Moyen Orient vienne donner davantage
d’enseignements, ce message ne convient pas à l’homme contemporain.
Dans l’ère du Verseau,
l’homme se sauve lui-même grâce à ce qu’il sait. Il prend en main
sa vie et celle de sa planète et n’attend pas, tel un enfant, de
pouvoir agiter des branches de palmier au passage du Sauveur perché sur
un âne.
M.Creme
appartient à une génération ayant Neptune dans le Lion, une influence
zodiacale qui crée un lien entre divinité et personnalité. C’était
alors que Neptune était en Lion que Maitreya devait prendre possession du
véhicule préparé de Krishnamurti. Nous ne chercherons pas à savoir
jusqu’à quel point une opportunité fut perdue lorsque Krishnamurti
refusa d’être ainsi utilisé, mais cet événement s’est produit il y
a presque quatre-vingt ans et nous avons avancé. à
présent, Neptune est en Verseau – le signe opposé du Lion – créant
un lien entre la divinité et la connaissance ésotérique.
Selon le site
web de M.Creme, lorsqu’il commença sa mission en 1976, celui-ci perçut
que le monde, enlisé dans le matérialisme, avait besoin d’espoir. Dans
le contexte des années 1970, susciter l’espoir en
revivifiant l’attente de la réapparition physique imminente de
Maitreya a pu représenter un acte de service opportun – sur ce sujet,
je ne suis pas obligée d’exprimer mon opinion – mais trente années
à délivrer le même message, c’est plutôt long. Depuis, nous avons
franchi un autre siècle, la Hiérarchie s’est extériorisée, un
processus qui n’a pas impliqué, et n’impliquera jamais le plan
physique dense. à travers
les livres d’Alice Bailey, DK avertit les étudiants quant au besoin de
comprendre que, pour l’ésotériste, la matérialisation
signifie prendre un véhicule éthérique et non un véhicule
physique dense. La Hiérarchie, qui jusqu’ici s’interdisait de parler
de 2012, s’est affranchie de cette contrainte. Les besoins du 21ième
siècle sont très différents de ceux du 20ième siècle. Et
les besoins de la prochaine décennie seront tout à fait différents de
ceux de la présente. Les perspectives du sixième rayon qui disparaît ne
sont tout simplement pas adéquates. Un message délivré hors du temps
est trompeur et n’est d’aucune utilité, et ce qui représentait le
remède peut vite devenir le poison .
à
moins d’être sur nos gardes, l’encouragement
à penser que nous avons besoin d’espoir et d’attendre des sauveurs
fait le jeu de l’apitoiement sur soi. Nous ne sommes pas des gens vivant
dans une économie de subsistance sous l’oppression de l’Empire Romain :
nous sommes des gens qui ont connu 60 années de paix, de richesses et
d’éducation et qui ont eu accès à des enseignements de toutes sortes
afin de s’accorder à la totalité des sept rayons et aux nombreuses
approches différentes vers la transformation spirituelle. Nous sommes des
gens à qui beaucoup a été donné et dont on attendait beaucoup, mais la
discipline nous fait défaut quand il s’agit de suivre les enseignements
dont nous sommes inondés. Nous les prenons puis les déposons et
recherchons quelque chose de plus facile et plus divertissant exigeant
moins d’engagement et de sacrifice. Nous n’arrivons pas à nous forcer
à faire ce que nous savons que nous devons faire ; nous ne savons
pas comment payer le prix que requiert la spiritualité. Ceci, et non le
besoin de connaissances et d’opportunités, constitue notre problème.
Si j’ai
cafouillé, gaspillé du temps et perdu des occasions et ressens du désespoir,
demandez-moi si je désire que quelqu’un améliore les choses ou bien
que les circonstances me bottent le derrière, et je choisirai la deuxième
solution sans hésitation parce que cette option offre plus de liberté,
et peut-être un jour j’apprendrai à mieux choisir. Mais, comme nous le
savons, les gens sont différents, différents mais unis par une situation
commune. Cette situation commune, c’est le fait que l’ordre présent
n’a plus que huit ans à vivre.
Faites donc,
utilisez ce temps à attendre la venue d’un Maitreya qui remettra Tout
en Ordre. Notre temps, nous en sommes responsables, mais si attendre
Maitreya entretient l’illusion que rien n’est à faire jusqu’à ce
qu’il arrive, si attendre fait naître des sentiments de supériorité
et de suffisance, il serait préférable alors de cultiver la patience
tant nécessaire lorsque l’attente devient interminable. En vérité, ce
que nous attendons n’a pas d’importance ; ce qui importe, c’est
comment nous attendons parce que la vie n’attend pas : elle s’écoule,
emportant avec elle opportunités et occasions. Et quelle que soit la
personne que nous attendons, qu’elle vienne demain, l’année prochaine,
la décennie prochaine, ou dans un autre vie, nos responsabilités
aujourd’hui sont simplement les mêmes.
Suzanne
Rough
Juin 2005