The
DK Foundation
Les Dix Commandements de la Vie Quotidienne :
1
Sachez
où vous êtes et ce que vous faites à chaque moment de la journée –
ne laissez pas votre esprit tomber dans la nonchalance, la rêvasserie ou
les fantasmes.
Ces personnes
que l’on voit déambuler dans la rue tout en parlant sur leur téléphone
mobile illustrent avec éloquence l’un des grands handicaps dont sont
victimes les hommes: l’attention partielle. La fonction motrice fait se
mouvoir leurs jambes, mais leur voyage se réduit à une simple toile de
fond pour leur conversation, laquelle probablement, concerne des événements
qui se sont passés ou vont se passer à un moment différent. Quand les
gens parlent sur leur mobile, ce qui se passe autour d’eux - le moment
présent - ne présente aucune valeur ni intérêt ; Mais s’ils ne
sont pas ici, ils ne sont pas là-bas non plus. Leur existence se passe
dans des limbes créées à partir de leurs propres pensées, émotions et
rêves.
Voici un
endroit où nous passons tous une grande partie de notre vie, plutôt que
de choisir d’être éveillés au moment présent. L’ennui
provient d’un manque d’investissement dans le moment présent
et l’ennui est la mort de toute opportunité.
Le but de ces
articles n’est pas d’invectiver la vie moderne, surtout pas au nom de
quelque simplicité et innocence perdues qui seraient davantage favorables
à une vie spirituelle - ont-elles
jamais existé ? – un point de vue cher au sentimental rempli de
suffisance. La vie moderne est notre lot, nous sommes ce qu’elle fait de
nous, et elle donne forme aux opportunités. Nous devons faire en sorte
qu’elle fonctionne pour nous. Notre capacité d’attention a peut-être
diminué, mais l’attention partielle a existé de tous temps,
depuis que l’homme a deux yeux, l’un pour répondre à ce qui est
objectif, l’autre pour répondre à ce qui est subjectif.
La personne
pleinement éveillée divise son énergie entre les deux, sans perte ni
pour l’un ni pour l’autre. Il faut distinguer l’attention divisée
de l’attention partielle. L’attention divisée représente 1+1=2 ;
l’attention partielle correspond à 1-x. Essentiellement, l’état
d’attention partielle intervient là où le processus de réception des
impressions venant de l’extérieur est interrompu par ce qui se passe à
l’intérieur.
Alors le
processus est renversé encore et encore et continue sans cesse. C’est
ainsi que notre attention se fragmente, et une attention fragmentée est
difficile à maîtriser. Elle est accaparée d’abord par une chose, puis
par une autre et ainsi notre
attention balance d’une expérience à l’autre, d’une sensation à
une autre, cherchant à attirer davantage celles qui sont agréables et à
éviter celles qui provoquent douleur et inconfort. Une telle stratégie
condamne à échouer parce que, en vérité, nous n’exerçons aucun
contrôle sur ce qui nous entraîne.
Durant les âges
écoulés, la spiritualité a existé pour nous aider à rassembler les
fragments de l’attention, tels les gouttes d’eau dans une coupe, et élever
cette attention vers un niveau supérieur afin de nous rendre plus cohérents,
plus réfléchis et moins réactifs et distraits. Il existe autant de façons
de réaliser ceci qu’il existe de formes de spiritualité organisée.
Les Buddhistes encouragent la méditation, la Chrétienté demande aux chrétiens
d’être attentifs aux autres. L’enseignement des Maîtres , dans sa
phase présente, nous encourage à être attentif au dessein, au but.
Chacun nous demande d’être conscient de ce que nous faisons et pensons
et sentons à tous moments. C’est ce que signifie « être dans le
moment présent ».
Le moment présent
est le lieu où nous prenons la décision qui nous engage à changer notre
vie. C’est aussi le lieu où un challenge nous attend. Si nous ne nous
rappelons pas à nous-mêmes à chaque moment de la journée, comment
allons-nous nous souvenir de notre intention ? La réponse est que
nous ne nous en souviendrons pas et nous prendrons des décisions qui la
contredisent. Celle qui fait régime oubliera pourquoi elle doit faire régime
et cèdera à la tentation ; le fumeur oubliera pourquoi il a arrêté
de fumer et en allumera une ; l’aspirant spirituel oubliera la
souffrance qui l’a amené à adopter un système de valeurs différent
et se rabaissera par des paroles négligentes, des mensonges, le manque de
considération et un esprit mesquin. De tels écarts exigent de se
« re-consacrer » à son intention, et
ceci va demander de dépenser de l’énergie supplémentaire. Un
moment viendra où soit nous disposerons de cette énergie pour nous re-consacrer,
soit nous abandonnerons notre intention. Ce moment est le moment présent
parce que toute décision est faite dans le moment présent.
Le troisième
œil s’ouvre quand la personnalité a réalisé l’attention divisée
et est prête à diriger son regard vers le haut aussi bien que vers
l’extérieur et l’intérieur , pas occasionnellement mais systématiquement :
1+1+1=3. Trois est le nombre de l’esprit en manifestation.
L’attention
est le meilleur allié dont puisse disposer celui qui cherche à vivre une
vie dotée d’une direction. Pouvoir se rappeler à tous moments, en
toutes circonstances ce qui a de l’importance pour soi et voir comment
utiliser l’opportunité présente pour servir son but ; être
conscient de soi tandis que l’on réagit, être là au moment même où
se produit la réaction et ainsi apprendre quelque chose de nouveau sur
ses tendances habituelles, quelque chose qui puisse, avec le temps, aider
à maîtriser toutes ses réactions : c’est tout cela, « vivre
consciemment ». « Vivre consciemment » n’est pas un
niveau de réalisation ; C’est un état de conscience qui n’a
rien à voir avec cet expression de gravité et de suffisance
qu’arborent ceux qui s’exercent à des techniques de « rappel de
soi ». C’est plutôt un état de vigilance, léger mais non pesant.
être conscient de soi ne
veut pas dire être obsédé par soi, pas plus qu’être attentif en
roulant sa voiture est une preuve que l’on est obsédé par cette
voiture. C’est fondamentalement un acte de responsabilité envers soi-même,
si nous voulons bien admettre à quel point l’intention est mise en
danger dans les moments de non vigilance.
Comment
apprendre à rester éveillé et sensible par rapport au moment présent ?
Une chose est sûre : nous n’y arriverons jamais tant que nous ne
nous débarrasserons pas de ce conditionnement qui nous fait croire que le
passé qui est derrière nous était plus agréable et le futur qui doit
encore venir promet davantage. Par comparaison, le présent que nous ne
pouvons embellir apparaît terne, décevant et exigeant. Nous remplissons
le moment présent d’occupations et de distractions, sans nous rendre
compte, en apparence, que la raison pour laquelle le futur ne se présente
jamais comme nous l’attendions est que tandis qu’il devient le présent,
il passe nécessairement par ce portail de négativité. Et alors la roue
tourne en grinçant. Le passé étant « passé » et le futur
devant encore arriver, le moment présent est le seul temps qui nous reste
et qui contient toutes les opportunités existantes pour nous.
L’attention seule donnera du « sens » au moment présent,
parce que le sens est conféré par la conscience et l’attention donnera
du « sens » au moment présent quelque soit son contenu. Sans
conscience, notre vie est une succession d’expériences désordonnées,
certaines agréables, d’autres pas, qui s’accrochent à nous telles le
chewing gum collé à la chaussure, le long d’un parcours sinueux et
insensé entre le berceau et la tombe.
Toute compétence
à laquelle on porte attention s’améliorera par la pratique, mais tout
d’abord il s’agit de s’engager consciemment dans l’activité !
Par conséquent :
·
Identifiez vos objectifs en début de journée,
prenez l’engagement de les réaliser et rendez-vous compte, à de fréquents
intervalles durant le cours de la journée, où vous en êtes en ce qui
les concerne. Si vous reconnaissez vous en être écarté, alors
consacrez-vous de nouveau. Ranger quelque chose en même temps – votre
bureau, votre chambre, vous-même - ou accomplir une tâche, si minime soit-elle, que vous aviez
remis à plus tard, tout cela vous soutiendra tandis qu’est généré le
genre d’énergie approprié.